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Si proche, si loin

Ma poitrine se serre,

Les larmes montent en un flot massif et ininterrompu,

Le temps semble se figer, tandis que les mauvaises nouvelles affluent.

Que le temps semble long …

Combien il est dur d’être au bout du monde quand son cœur et son âme crient pour être chez soi, à Paris, auprès des gens qu’on aime !

Loin de tout, les informations nous arrivent par brides, dans la confusion, par nos proches choqués.

Attentats. Kamikazes. Prise d’otage.

L’incompréhension nous gagne, puis l’effroi, avec notre seule imagination en guise de faits réels. Dix, quinze, trente, puis cinquante morts ; le nombre ne fait que s’accroître de minute en minute. Le cauchemar est là, s’ancre dans nos têtes et se dévoile comme un livre ouvert sous nos yeux bels et bien éveillés.

Notre cauchemar débute quand celui de tous les Parisiens atteint son paroxysme, après déjà deux heures d’effroi. On sent la peur, le désarroi et la tristesse dans la voix de nos proches, alors qu’on file dans un lieu public à la recherche du précieux outil qui nous fera nous sentir avec vous, chez nous : internet.

Loin, mais tellement proche de vous et de votre douleur. On ne se sent pas à notre place, loin, là-bas, dans ce beau pays qu’est l’Australie.

Notre pays, notre ville, nos rues, nos habitants, nos amis, notre famille, notre vie… Notre corps tout entier brûle d’amour et de douleur pour Paris.

Avant même d’avoir pu regrouper et comprendre ce qui s’était passé, le lourd bilan tombe. Une barbarie sans nom, un carnage. Notre cœur ne se desserre pas, les larmes sont là, pour toutes les victimes, pour toutes les familles, pour tous les habitants, pour tous Français qui ressentent cette même peine. Qu’il est dur d’être loin de vous !

Les mots nous manquent tant les mots deviennent impuissants face à la force et le lourd poids des émotions.

Tout est vie et normalité autour de nous, alors que le temps semble s’être arrêté. Ce qu’on aimerait embrasser nos proches et les prendre dans nos bras !

La journée s’écoule et alors qu’on imaginait avoir passé le plus dur, les noms des victimes commencent à apparaître. À chaque visage inconnu, notre cœur se serre de douleur pour toutes ces vies arrachées injustement.

Et puis vient le nom que l’on connaît. Justine.

Les mots : « On l’a perdue…»

Et comme une gifle que l’on se prend, le poids devient encore plus lourd, la douleur s’accroît, les larmes ne cessent de couler.

Sous le choc, on se sent piégé dans un mauvais rêve tellement les circonstances semblent irréelles, trop violentes, trop barbares, trop injustes pour faire partie de notre douce réalité où la vie illumine chaque personne.

Les souvenirs remontent à la surface. On s’enferme dans le silence, car là encore, les mots n’arrivent pas à trouver leur chemin et leur signification.

Tant de questions guidées par un « pourquoi? »… Tant de silence, car pour la première fois, personne ne détient les réponses. Qu’il est dur d’être si loin de vous tous et de ne pas pouvoir être présent pour vous, familles, amis et inconnus !

Le sommeil ne viendra pas ce soir…

La tentation de se laisser envahir par la peine, la douleur et les images d’effrois prend le dessus.

« Demain est un autre jour… » ; Pour la première fois encore, le temps ne semble pas avoir repris ses droits sur nous. Nos pensées sont les mêmes, comme la douleur et l’envie d’être près de vous. On se sent si impuissants…

Alors c’est loin de vous que l’on fera notre deuil, mais en même temps si proche, tant nos cœurs battent à l’unisson avec les vôtres.Car on ne fait qu’un avec vous, famille, amis, Parisiens, Français du monde entier ; on surmontera cette épreuve ensemble!

On va vivre, s’amuser, sortir boire un verre et profiter, en l’honneur de toutes les victimes.

La peine restera à jamais gravée dans nos cœurs, mais relevons la tête fièrement et montrons-leur qu’ils ne réussiront jamais à nous mettre à terre.

Oui, je suis fière d’être française, parisienne

Fière de t’avoir connu Justine,

Fière de voir votre force et votre courage,

Fière de vous voir vous élever ensemble,

Fière d’avancer avec vous tous, unis.

La distance qui nous sépare semble dérisoire tant le poids de notre amour est fort.

On vous aime, famille, amis et inconnus.

1 réflexion au sujet de “Si proche, si loin”

  1. ma Nounoute c’est très beau et ça rend un très bel hommage à Justine, à tout ces gens qui étaient présents, qui ont perdus la vie mais aussi ceux qui sont encore en vie. Tu as raison malgré tout cet horreur faut continuer à vivre faut l’aimer faut la vivre au jour le jour profiter de tous nos moments et surtout de cette liberté qu’on a qu’ils n’ont pas et on les emmerde ……c’est pas beau de dire ça mais c’est la réalité et parfois faut le dire…. n’ayons pas peur des mots. profitez de votre voyage, vivez, travailler, rigoler ..; je vous aime maman

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