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12 conseils pour réussir ses photos de la vie sauvage

 

À l’occasion d’un voyage, on est souvent confronté à la faune d’un pays. La photographier peut s’avérer difficile, voire un vrai challenge ! Grégory Rohart, photographe spécialisé dans ce domaine et auteur de blogs de voyage nous livre ses conseils pour nous aider sur le terrain.

 

#1 Le matériel de base. L’idéal serait d’avoir un téléobjectif de 600mm. C’est une bonne focale pour pouvoir photographier la vie sauvage, y compris les oiseaux, sans trop les déranger dans leur habitat. Quant à choisir entre un zoom ou une focale fixe, les zooms sont plus légers et plus abordables au niveau des prix. La différence de poids se fera aussi en fonction du type de boitier (reflex ou hybride), les hybrides étant plus légers.

 

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#2 La patience. C’est essentiel pour ce type de photo! Par exemple, lorsque je suis parti photographier les bouquetins, je suis resté six heures. Lorsque l’on fait de la photo en affût *, on peut rester toute une journée, voire des jours si l’espèce observée est peu commune et rentrer sans résultats. Il n’y a jamais rien de garanti.

*types de caches intégrées au milieu de l’animal, mobiles ou non, temporaires ou permanentes

 

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Rhinoceros en Namibie

 

#3 N&B ou couleurs. certains photographes préfèrent le N&B, mais je suis plutôt couleurs, car j’aime être dans la restitution de ce qu’on observe. C’est un choix propre à chacun. J’aime photographier certaines espèces, comme le zèbre, en N&B : je trouve que cela fait d’avantage ressortir sa robe.

 

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Zèbre au Kruger NP @Grégory Rohart

 

#4 La photo parfaite. Il faut d’abord définir son sujet, avoir un bon cadrage, une belle lumière et après le reste est une affaire de réglages entre la vitesse, l’ouverture, l’exposition et les ISO. La chance ne va pas jouer dans la réalisation de la photo, mais elle peut être dans la rencontre avec l’animal.

 

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@Grégory Rohart

 

#5 Provoquer la chance. Je suis allé à trois reprises dans le parc national Kruger (Afrique du Sud), ce qui, additionné, fait plus de six semaines. À mon premier voyage en 1999, j’y suis allé avec l’envie de voir les animaux, mais je ne connaissais pas bien leurs milieux. Finalement, les rencontres avec eux se sont faites avec de la chance. Lors de mes deux derniers séjours, le hasard était beaucoup moins présent, je le provoquais : je connaissais les écosystèmes de certaines espèces, je savais où chercher dans le parc, donc j’avais plus de chances de photographier les animaux que je souhaitais.

 

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Lionceau au Kruger – Afrique du Sud @Grégory Rohart

 

#6 L’observation. Cela dépend de la manière que l’on a choisi pour photographier la vie sauvage. En safari par exemple, on est en voiture, donc l’observation est peu présente. Lorsque l’on est à pied pour un projet, en prenant l’exemple de mon weekend dans les Hautes Alpes pour photographier le bouquetin, la démarche est différente. Avant de partir en montagne, on fait un premier travail d’observation en vallée avec les jumelles pour repérer un troupeau. Si on ne le fait pas, on pourrait marcher des jours en montagne sans croiser un bouquetin !

 

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Cliché d’un bouquetin mâle – Hautes Alpes – @Grégory Rohart

 

 

#7 L’approche. Elle se fait à pied, progressive et dans le silence, souvent près du sol pour ne pas effrayer l’animal en étant plus grand que lui. Lorsque l’on est en affût, on attend, silencieux, ou on se déplace lentement s’il est mobile. Je mets des tenues discrètes en terme de couleurs (entre le gris et le vert kaki). On peut avoir une tenue de camouflage, mais le mieux serait d’en avoir une adaptée à l’écosystème dans lequel on va photographier le sujet.

Une fois que j’ai trouvé ma distance, je me pose et j’attends de voir si les animaux vont passer autour de moi. Se faire accepter, c’est un peu l’idée ! On observe et on fait quelques photos pour que les animaux s’habituent au bruit du déclencheur. Et puis il y a un moment où l’on sent qu’on peut s’approcher un peu plus sans que les animaux nous fuient… Ils nous ont accepté.

 

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Oryx etosha Natipark – Namibie

 

#8 Être à l’aise. Pour être à l’aise sur ce type de photos, il faut savoir maitriser son boitier pour pouvoir passer en mode manuel, mais aussi connaître les techniques classiques de la photographie en général (exposition, vitesse, ouverture, ISO, cadrage).

 

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Au Kruger – Afrique du Sud @Grégory Rohart

 

 

#9 Être créatif. Comme un peu tous sujets en photo, l’idée est de sortir de l’ordinaire, ce qui est plus ou moins réalisable selon l’environnement où l’on se trouve. C’est plus dur dans un safari, car on est coincé dans son véhicule… Mais on peut imaginer par exemple faire un survol en montgolfière au Kenya, ce qui permettrait de faire des photos vues du ciel et de proposer un autre angle. On peut rechercher certains types d’affûts : pour photographier les canards, il y a en a qui sont directement placés dans le port à hauteur d’eau. L’angle de vue est à ras des vagues, donc on propose des images créatives et bien plus intéressantes que si elles avaient été prises depuis la côte.

 

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Réserve de Giants Castle -Afrique du Sud @Grégory Rohart

 

#10 La sécurité. C’est très variable selon l’animal que l’on veut photographier (prédateurs ou non). Sur un safari, les règles vont être de ne pas sortir du véhicule, car les animaux sont sauvages. Il faut garder en tête d’être toujours vigilant : on a tous nos humeurs… comme les animaux ! J’ai participé à une randonnée de quatre jours au parc Kruger et dans ce cas-ci, la notion de sécurité est décuplée. On sent qu’on n’est plus sur notre territoire, que l’on est potentiellement une proie… Tous nos sens sont en éveil ! On applique les consignes que nous dictent les rangers et on les reproduit au quotidien : cela peut être pour trouver un lieu de bivouac sécurisé (à côté d’un point d’eau peu profond pour limiter le risque de présence de crocodiles, que ce ne soit pas un lieu de passage d’hippopotames…) On marchait dans le lit de la rivière la journée, de façon à ce que les animaux nous voient, tout comme nous pouvions les voir de loin ! Ce qu’on ne veut surtout pas faire, c’est de surprendre un animal, car c’est à ce moment-là qu’on se met en danger…

 

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Désert Namid Homed en Namibie @Grégory Rohart

 

#11 Accessoires. Pour moi, les indispensables restent les jumelles et le bean bag (un sac que l’on remplit de riz par exemple), qui va servir de support au téléobjectif. L’image sera stabilisée et l’on diminuera le risque qu’elle soit floue. On peut éventuellement prendre un flash pour les photos de nuits ou une lampe puissante pour éclairer. Je m’équipe toujours d’une carte de la zone où je pars photographier : les écosystèmes y sont décrits, ce qui va faciliter la recherche des animaux.

 

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Vautours en Afrique du Sud @Grégory Rohart

 

 

#12 Sauvegarde: Tous les jours, je vide mes cartes mémoires et je fais une double sauvegarde. Je les regarde un peu sur place, parfois j’en sélectionne quelques unes pour les partager sur les réseaux s’il y a une connexion internet, mais toutes les photos sont retravaillées dans Lightroom à mon retour.

 

Merci à Grégory ROHART.

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Grégory Rohart, photographe, blogueur

 

Découvrir plus de photos et de conseils sur la photographie de la vie sauvage :

Grégory Rohart:

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